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Quoi de mieux pour comprendre la base du métier de polygraphe, que de faire un grand retour en arrière dans l’histoire. En effet, le métier de polygraphe a des racines chez Gutenberg. Cette ébauche historique se veut simplifiée, certaines informations ne sont donc pas très détaillées. Certaines erreurs ont pu se glisser dans cette historique, n'hésitez pas à m'en faire part.

Avant les livres

 

Les écrits se trouvent tout d’abord sous forme de rouleau que l’on appelle Volumen, les livres n’existent pas encore. 

Le Volumen a été inventé par les égyptiens près de 3000 avant J.-C.. Ils sont alors en papyrus, puis en parchemin.

Ce type d'ouvrages seront utilisés  jusqu'au 2e siècle.

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Des livres écrits à la main

 

Mais à la fin de l’Antiquité, les Volumen sont petit à petit remplacés par des Codex. D’abord sous forme de planches de bois reliées entre elles, puis des feuilles de parchemin ou de papyrus qui ont l’avantage d’être plus souple et pouvant être plié. Ces feuilles sont ensuite assemblées et on peut y ajouter une couverture rigide en cuir… le livre était né. Le parchemin sera petit à petit remplacé par le papier. Que ce soit les Volumen ou les Codex, ils sont tous deux rédigés à la main, agrémentés de dessins et de dorures. 

Les Codex ont très vite été adoptés par les chrétiens pour rédiger leurs textes sacrés. Les livres sont écrits à la main par des moines copistes et ensuite richement décorés et peints. Ces ouvrages nécessitaient plusieurs mois ou plusieurs années de travail.

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L'invention de l'imprimerie

 

En 1450, Gutenberg met au point une invention qui va révolutionner l’imprimerie, cette découverte l’a transformée à tel point, qu’aujourd’hui le monde de l’imprimerie est simplement une évolution de sa technique au fil des siècles. Il invente des caractères en plomb, mobiles qui permettent de reproduire des pages entières à plusieurs exemplaires. La typographie est née. D’ailleurs les plombs seront utilisés jusqu’au milieu du 20e siècles, c’est dire si son invention a eu un impact!

Pour l’impression, il créé une machine inspirée des presses à raisins, cette dernière presse la feuille sur la planche remplie de caractères qui a préalablement été encrée. Ce terme de « presse » est d’ailleurs utilisé encore dans le langage courant de l’imprimerie, on parle de presse offset, presse numérique même si la technique n’a plus grand chose à voir.

Pour composer les pages à imprimer à l’aide des caractères mobiles, Gutenberg emploi des compositeurs. Ce terme est également encore utilisé de nos jours, même s’il tend à disparaître. 

Le premier ouvrage imprimé par Gutenberg est la célèbre « Bible de Gutenberg ». Cette dernière réalisée en 180 exemplaires aura pris près de 3 ans de travail. Toutefois c’est une prouesse pour l’époque, car un moine copiste aurait réalisé un seul exemplaire dans ce même laps de temps.

C’est également à partir de là que la typographie est née, soit le dessin d’un caractère. Et les caractères créés a cette époque sont encore utilisé aujourd’hui, comme par exemple le Garamond créé par Claude Garamond, un imprimeur breton.

(certaines techniques d'impression ont également vu le jour en Chine avant l'invention de Gutenberg, toutefois c'est l'invention de sa technique d'impression qui a donné naissance aux machines d'impressions actuelles).

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La composition manuelle

 

Si les techniques d’impression ont évolués et surtout le contenu des livres, la composition manuel des caractères mobiles a perduré jusqu’au 19e siècle. Le métier de compositeur devient alors également celui de typographe. La typographie étant né en même temps que les lettres en plombs. A partir de cette époque, les besoins sont accrus, on recherche donc des moyens d’automatiser la saisie des caractères.

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La composition automatisée

LA MONOTYPE

La première machine qui permet une automatisation est la Monotype, inventée par un ingénieur américain en 1887. Une première machine avec un clavier permet de perforer une feuille (bande perforée), chaque perforation représente une lettre différente. La bobine de papier est ensuite insérée dans une machine qui lit la feuille et coule chaque caractère individuellement.

LA LINOTYPE

En 1885, la Linotype est inventé également aux Etats-Unis. Son fonctionnement est bien différent de la Monotype. Il s’agit là d’une machine et non de 2, elle est composée d’un clavier où le typographe compose une ligne, cette dernière est ensuite coulé entièrement. Il n’y a donc plus de caractères mobiles indépendants. Ce type de machine restera active dans les imprimeries jusque dans les années 60, moment où la photocomposition fera son apparition.

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Invention de la photocomposition,
un grand boulversement

A la fin du 19e siècle, on cherche à remplacer les caractères en plomb pour des méthodes plus rapides pour suivre l’évolution du média imprimé.

Les premiers essais ne seront pas concluant, il faudra attendre 1944 pour que la première photocomposeuse moderne voit le jour, la Lumitype.

Son fonctionnement reprend le système de la photographie, où des caractères sont éclairés sur des surfaces photosensibles. Les textes sont composés au kilomètres, la mise en page se fait ensuite manuellement à la colle et au ciseaux pour ensuite être imprimée. (vitesse: 15’000 lignes/minute)

En 1967 la photocomposeuse Berthold est une évolution de la Lumitype, elle est composée d’un écran qui permet de voir les dernières lettres saisies.

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L’ère du numérique et l’arrivée de la PAO

Avec l’invention de l’informatique, le monde de l’imprimerie subira son plus grand bouleversement. En 1970 apparaît les premiers mini ordinateurs qui permettent la saisie des textes sur un écran mais demande des connaissances de code pour régler les différentes configuration de textes.

1984, l’arrivée des premiers Macintosh bouleversera le métier, ces nouveaux ordinateurs verront apparaître  avec eux les premiers logiciels de mise en page, permettent de saisir du texte sur un écran, mais également de voir le résultat final, de modifier la dimension du texte, des images et tout cela visuellement. La société Adobe entre dans la course dès ses débuts de l’évolution du secteur du prépresse (avant la presse), et est encore aujourd’hui un leader sur ce marché.

Avec l’arrivée de la PAO (Publication Assistée par Ordinateur), les termes de typographes et de photolithographes (qui gèrent les images) seront petit à petit remplacé par le terme de Polygraphe.

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Le métier de polygraphe

Le métier de polygraphe reprend le concept de l’origine de l’imprimerie, c’est à dire mettre en page des textes pour l’impression d’ouvrages. Dans une imprimerie un polygraphe peut avoir des rôles très divers, de la création d’une carte de visite, à des livres très complexes. Ils s’occupent également de retoucher des images ou de les scanner (même si cela devient de plus en plus rare). Une fois la mise en page terminée, les fichiers sont assemblés sur des logiciels spécifiques (logiciels d’imposition) selon le type d'imprimés, le type d'imprimante et le type de reliure, en cas d'impression offset, réalisation des plaques en aluminum avec les impositions.

Le polygraphe gère également l'impression de travaux sur des presses numériques. 

 

Avec la multitudes d’ordinateurs privés, beaucoup de monde souhaitent réaliser eux-mêmes leurs mises en pages, mais l’impression offset et les autres procédés d’imprimerie demandent des fichiers avec des critères très précis. Une grande part du métier consiste donc à reprendre des fichiers préparés en externes afin qu’ils répondent aux critères techniques et qualitatifs des presses offset et des presses numériques.

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